L’importance du jeu pour l’enfant polyhandicapé

Le but premier du jeu est le plaisir

Pour l’enfant polyhandicapé, le temps du jeu est un moment de distraction bien distinct des moments de soins qui occupent une grande place dans sa vie. Les jeux offrent  à l’enfant la possibilité de se découvrir et de découvrir le monde qui l’entoure. Ils constituent une source de plaisir et l’occasion de vivre de nouvelles expériences.

Le but premier du jeu est le plaisir, la gratuité, la spontanéité et la liberté.

« L’enfant existe par le jeu. L’enfant ne joue pas pour apprendre mais il apprend parce qu’il joue.  D’une part, à travers le plaisir qu’il éprouve à essayer, d’autre part, à travers son environnement. »

– J. Epstein & C. Radiguet, 1999

Le jeu, un vecteur d’apprentissage

Un des buts secondaires du jeu consiste à favoriser le développement global de l’enfant. Le jeu est un vecteur d’apprentissage agréable et favorisant l’autonomie de l’enfant. En effet, l’enfant se construit à travers le jeu, cela permet de percevoir son corps, de développer ses compétences intellectuelles et créatives et d’améliorer la confiance en soi. Le jeu favorise la stimulation des sens tout en suscitant l’intérêt et en procurant des instants de plaisir.

Par le biais du jeu, l’apprentissage se fait par étapes, l’enfant passe d’un palier à l’autre à son rythme. Le jeu favorise également la socialisation par le contact, les interactions et réactions (signes de plaisir, d’intérêt ou non par rapport au jeu). C’est un moyen de mieux connaitre l’enfant polyhandicapé et d’améliorer son accompagnement quotidien. De même, le jeu en équipe et le respect des règles encouragent l’intégration.

Par le jeu, l’enfant devient acteur et peut faire des choix

Enfin, le jeu offre à l’enfant le choix. En effet, en raison de sa forte dépendance, l’enfant polyhandicapé subit souvent les activités de la vie quotidienne, ce qui induit une certaine passivité. Au travers des jeux proposés, l’enfant va pouvoir être entendu et se rendre actif, en choisissant ou non de participer à un jeu.

Le sens du jeu

Que l’objectif soit éducatif pour développer des compétences ou encore ludique dans le but de proposer un moment agréable, amusant et divertissant à la personne, le sens du jeu est une notion importante à considérer avant d’organiser un contexte de jeu.

Il s’agit d’abord de définir quel aspect de l’autonomie nous souhaitons travailler. Par exemple : pour stimuler un enfant à collaborer aux situations de soins (toilettes, changements de position etc.), il peut être intéressant de proposer des jeux de motricité globale. Pour encourager la personne à faire des choix, les jeux de discrimination peuvent permettre de développer les compétences d’autodétermination. Le jeu peut donc, en fonction du sens que l’on lui donne, avoir un impact sur le projet de soins, éducatif ou pédagogique et rééducatif de l’enfant.

Le jeu contribue à améliorer la qualité de vie de l’enfant

Même si l’on propose un jeu dans une optique ludique, l’enfant y retire quelque chose : du plaisir, un désir d’agir, de vivre des situations de réussite. L’enfant se rend compte qu’il peut avoir une action sur son environnement, il devient actif par rapport à celui-ci, il se sent exister, il se réalise en tant que personne. Le choix du jeu est donc primordial pour atteindre ces objectifs. Dans tous les cas, on vise à améliorer la qualité de vie de la personne.

Le sens du jeu est important pour les accompagnants

Le sens est également important pour les accompagnants. Il n’y a rien de pire que de faire les choses sans comprendre pourquoi, sans que cela n’ait un sens. Faire pour faire, sans avoir de projet construit sous-jacent conduit à l’épuisement parental ou professionnel et à une démotivation importante.

Le sens du jeu est important pour les accompagnants

Le sens est également important pour les accompagnants. Il n’y a rien de pire que de faire les choses sans comprendre pourquoi, sans que cela n’ait un sens. Faire pour faire, sans avoir de projet construit sous-jacent conduit à l’épuisement parental ou professionnel et à une démotivation importante.

Après une séance de jeu, il peut être intéressant de se poser une série de questions pour évaluer la pertinence du jeu proposé, ce qui permettra de souligner les apprentissages de l’enfant et de mettre en place d’éventuelles adaptations, lors de la prochaine séance:

  • Quel était l’objectif du jeu?
  • Le jeu proposé est-il adapté aux spécificités de l’enfant ?
  • Quelle était la durée de la séance de jeu?
  • Quand cette activité de jeu a-t-elle été proposée?
  • Comment le jeu a-t-il été utilisé ? Avec quel accompagnement ?
  • Quelles ont été les réactions de l’enfant pendant le jeu?
    (Observation du  comportement non verbal de l’enfant)
  • La sécurité a-t-elle été assurée ?