Des jouets pour sensibiliser les frères et sœurs
Les relations fraternelles jouent un rôle fondamental dans le développement de l’enfant. Elles remplissent trois fonctions principales : tout d’abord un rôle d’attachement, de sécurisation et de ressource, ensuite un rôle de relais parental et enfin un rôle d’apprentissage de la socialisation.
Le polyhandicap impacte inévitablement la dynamique familiale, que ce soit à travers l’organisation différente qu’il implique, par le temps accordé à l’enfant polyhandicapé (nombreux soins, visites médicales régulières…) ou suite à la particularité des relations qu’il induit (parfois une certaine surprotection ou une réticence des parents qui tiennent parfois l’enfant polyhandicapé à l’écart de ses frères et sœurs).
Les frères et sœurs ressentent incontestablement la détresse de leurs parents face au handicap. Ils peuvent alors réagir de différentes manières en se montrant parfois difficiles pour attirer leur attention ou encore en s’effaçant pour jouer l’enfant parfait pour tenter de protéger leurs parents.
Toutes ces difficultés peuvent altérer les interactions au sein de la fratrie. Pourtant, c’est avec ses frères et sœurs que l’enfant développe les premiers liens sociaux. Au sein de la fratrie, il est donc important de chercher des jeux auxquels l’enfant polyhandicapé peut participer, avec un accompagnement ou en adaptant le jeu si nécessaire. L’enfant polyhandicapé pourra alors développer ses compétences sociales dans un contexte familier et sécurisant pour lui. Le jeu est également une manière pour la fratrie d’affirmer son autonomie en se créant un monde imaginaire à l’abri du regard de l’adulte.
Le jeu avec les frères et sœurs a donc pour but majeur de permettre à l’enfant polyhandicapé d’occuper une place d’enfant, au même titre que les autres enfants de la famille. En effet, le dialogue au sein de la fratrie et la possibilité pour l’enfant polyhandicapé d’y prendre sa place permettent à tous les enfants de la famille de s’enrichir de leurs différences et de prendre conscience de leurs ressemblances.
De manière générale, tous les jeux peuvent être utilisés. Il s’agit avant tout de faire participer l’enfant polyhandicapé, avec si nécessaire un aidant avec qui il ferait équipe. L’important n’est pas que l’enfant polyhandicapé intègre toutes les règles mais surtout qu’il puisse se ressentir comme faisant partie de la fratrie. Les jeux de coopération peuvent être intéressants : ils offrent une dynamique positive où chaque enfant a un rôle à jouer et apporte sa contribution en fonction de ses capacités pour arriver à l’objectif commun.